Cette semaine, le Cercle de la Donnée se concentre sur l’analyse des programmes numériques des deux finalistes de la campagne présidentielle : Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les candidats qui restent en lice ont abordé le numérique selon deux dimensions différentes mais pas forcément antagoniques. Si le président sortant se concentre sur le numérique d’un point de vue économique via l’univers des startups et de l’éducation, la candidate de l’extrême droite l’aborde principalement par la souveraineté.
Marine Le Pen a dédié 16 pages de son programme au numérique[1]. Parmi ses propositions, la candidate explique qu’elle souhaite parvenir à la souveraineté numérique, réduire la fracture numérique, imposer le respect de la loi française aux acteurs du numérique, rendre obligatoire l’hébergement des données des Français, des entreprises françaises et des services publics en France ou dans l’Union européenne, par des opérateurs français ou européens et renforcer la cybersécurité et maîtriser le cyberespace. Marine Le Pen évoque notamment la collaboration entre les services de police, de justice et de gendarmerie dans le cadre d’enquêtes ayant trait au harcèlement en ligne, la contrefaçon etc. Elle souhaite que le droit européen et français soient également strictement respectés en matière de protection des données personnelles. Marine Le Pen compte également avoir un recours exclusif à des fournisseurs français pour la commande publique dans les domaines militaires et de sécurité nationale. Pour le reste de la commande, elle donnera principalement priorité à des fournisseurs européens.
Emmanuel Macron a consacré 35 propositions au numérique[2] dans son programme. Le président sortant se concentre sur un aspect entrepreneurial et éducationnel du numérique, en mettant notamment en avant l’émergence de nombreuses licornes françaises depuis le début de son quinquennat (25 en 2021, contre 3 en 2017). Le candidat souhaite que la France devienne un pays leader en technologies numériques grâce aux nombreux investissements réalisés dans la technologie et l’intelligence artificielle. Au niveau de l’éducation, Emmanuel Macron souhaite également que l’enseignement du numérique soit généralisé dès la 5e avec l’enseignement du code. De manière plus générale, il souhaite transformer l’État par le numérique. Au niveau européen, le candidat est favorable à l’adoption du Digital Markets Act et du Digital Services Act qui permettraient notamment d’assurer une plus grande « concurrence dans l’économie numérique ».
Si le numérique était évoqué dans les programmes de 2017 des candidats, il a pris une place plus importante en 2022, ayant certaines fois des paragraphes et chapitres consacrés à son sujet. Le Cercle constate que le numérique fait l’objet de points détaillés et ressort davantage, signe annonciateur qu’il devient un sujet présidentiel et non seulement ministériel.
[1] https://mlafrance.fr/pdfs/projet-le-numerique.pdf
[2] https://avecvous.fr/notre-action/numerique