Le Cercle de la Donnée se propose de comparer les ambitions pour le numérique des candidats à l’élection présidentielle figurant dans le top huit des intentions de vote au premier tour (d’après le sondage IFOP du 7 mars 2022). Au programme cette semaine, Valérie Pecresse, Marine Le Pen, Fabien Roussel et Emmanuel Macron
Valérie Pécresse
Le programme de Valérie Pécresse ne contient pas de chapitre dédié au numérique, mais le sujet est mentionné à maintes reprises ; introduit par le biais de propositions économiques, mais aussi dans le domaine de la santé et de l’éducation. D’entrée de jeu, la candidate des Républicains souhaite lancer un grand plan numérique afin de former un million de talents numérique d’ici 2030, en créant notamment l‘École Nationale du Numérique. Sur le modèle de l’ENA, les diplômés devront dix années de fonctionnariat sortis de l’école.
Valérie Pécresse met également l’accent sur la souveraineté en développant un cloud souverain et par la mise en place des quotas européennes en matière de logiciels, d’infrastructures numériques et de puces électroniques. Elle souhaite en outre équiper les lycées en ordinateurs pour lutter contre la fracture numérique. Elle souhaite également instaurer un droit à l’effacement des données personnelles dès 16 ans. Dans le domaine de la santé, Valérie Pécresse souhaite lancer une alliance européenne pour la recherche et l’innovation, afin que l’Europe conserve sa maîtrise dans les domaines du numérique et de l’IA.
La candidate a également évoqué plusieurs points en conférences de presse au sujet du numérique. Au programme notamment, la mise en œuvre d’“une grande loi Souveraineté et Responsabilité Numérique qui traitera les 4 grands piliers de la souveraineté : les infrastructures, les logiciels et algorithmes, les données, la sécurité et une méthode, la co-construction avec tous les acteurs” ; mais aussi le soutien du Digital Market Act et la lutte contre la position dominante des GAFAM. Il convient de souligner que ces points demeurent des éléments de langage public et n’ont pas fait l’objet d’une rédaction intégrée au programme.
Marine Le Pen
Le programme de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle 2022 ne fait pas mention du numérique. En revanche, quelques articles de presse permettent de suivre les idées de la candidate du Rassemblement National sur le sujet.
La candidate veut réduire l’emprise des GAFAM avec un arsenal de « contraintes légales exceptionnelles », ainsi qu’en les excluant des partenariats avec l’État. Elle affiche comme objectif un potentiel démantèlement des géants du numériques. Marine Le Pen souhaite étendre la vigilance aux géants du numérique chinois, TikTok étant particulièrement visé. La candidate s’oppose également au développement de la 5G en France, évoquant des risques de sécurité nationale liés à l’activité de l’équipementier chinois Huawei. Enfin, elle a évoqué la volonté de créer à l’échelle européenne d’un réseau social libre et gratuit non-attentatoire à la liberté d’expression et à la sécurité des données personnelles.
Encore une fois, ces points font l’objet de communiqués de presse, et ne figurent pas à proprement parlé dans le programme de la candidate du RN.
Fabien Roussel
Fabien Roussel veut proposer une éducation au numérique afin « d’éviter les dangers des réseaux sociaux ». Pour lui, les plateformes numériques doivent également coopérer avec la justice et supprimer les contenus violents haineux et discriminatoires. Le candidat souhaite mettre en place une loi pour protéger les citoyens sur la surveillance numérique de masse.
Emmanuel Macron
Le candidat à sa réélection n’a pas encore publié son programme. Rappelons les annonces faites en 2017, alors que le programme d’Emmanuel Macron comprenait déjà un chapitre dédié au numérique. Composé en cinq points, celui-ci évoquait le lancement d’un plan d’investissement de 50 milliards d’euros pour la transition écologique, la révolution numérique, la modernisation des services publics et la rénovation urbaine ; la mise en place d’une banque de données numériques à destination des startups françaises, afin qu’elle soit plus à même de répondre à la demande en comparaison aux acteurs étrangers ; la création d’un marché unique du numérique en Europe avec un fonds permettant de financer des startups européennes ; la couverture en très haut débit ou en fibre de l’ensemble du territoire.
Cédric O, qui représentait Emmanuel Macron lors d’une présentation face aux représentants de la FrenchTech le 9 mars 2022, a défendu le bilan du gouvernement qui a fait du numérique un enjeu stratégique pour l’emploi et ajoute que le gouvernement veut « massifier ce qu’on a réussi à faire lors des cinq dernières années ».
Des déclarations publiques ont laissé entendre les nouvelles ambitions d’Emmanuel Macron pour 2022, qui compte notamment porter l’apprentissage des savoirs numériques et du code au cœur de l’école et dès le primaire.
Enfin, dans sa lettre de candidature, Emmanuel Macron mentionne le numérique et ne veut pas que les français subissent les technologies de sociétés étrangères. Il ajoute : « il nous faudra aussi continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs qui, comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial feront le futur ».